AVIONS / AIRCRAFTS
Avions
A la demande de plusieurs lecteurs d'Autodrome Bulletin numéro 13, dont l'un des article évoquait les hydravions géants, voici un autre de ces appareils mythiques : le Hugues H-4.
Sa taille gigantesque (97 m d'envergure, plus de 9 m de hauteur) se doublait d'une construction en bois (s'agissant d'une commande militaire de 1942, il avait été tenu compte de la priorité d'utilisation de l'acier pour l'armement), et sa capacité devait être de... 750 hommes de troupe équipés, ou de deux Tanks Sherman. Le développement dura jusqu'en 1947, date à laquelle Howard Hugues prit lui-même les commandes du prototype et démontra qu'il pouvait voler ; mais l'appareil ne décolla que d'une vingtaine de mètres et sur à peine un mile de distance.
Le congrès finit par couper tout crédit au projet. On regrette de ne pas avoir vu ce monument dans le ciel, sans rapport avec son éventuelle rentabilité commerciale ou son possible usage militaire. L'avion, comme l'automobile ou la motocyclette, est plus qu'un objet. Bien d'autres avions ont fasciné par leurs formes ou leurs caractéristiques techniques... En voici d'autres exemples, juste pour le coup d'oeil.
Bell X-22 expérimental à décollage et atterrissage vertical (1966).
North-American XB-70 "Walkyrie" (1959), qui vola à Mach 3 dix ans avant les premiers vols du Tupolev 144 et du Concorde.
Le projet XB-70 n'alla pas à son terme ; un prototype fut détruit accidentellement avant la fin du développement.
Mig 25 (1970) : vitesse maximale 3400 km/h. Le nom Mig provient de Artem Mikoyan et Mikhail Gourevitch, concepteurs des premiers Mig.
Tupolev 142 "Albatros" de reconnaissance maritime, à 8 hélices contrarotatives. Vol à 45000 pieds, un record pour un "turboprop" (4 moteurs de 14.000 chevaux chacun).
Le Tupolev 144, premier avion de transport de passagers supersonique.
(à g. image de synthèse montrant le Concorde au-dessus du Tu-144 ; à dr. le Tu-144 au décollage.)
Le Tupolev Tu-144 effectua son premier vol en Décembre 1968. Il atteignait Mach 2,35 ou 2800 km/h. Le premier vol du Concorde suivit de quelques mois. Les deux appareils différaient visuellement et techniquement, notamment par les plans canards escamotables du Tupolev, destinés à améliorer la stabilité en vol subsonique (tandis que le profil de l'aile du Concorde assurait une stabilité en régime subsonique et supersonique). Ils étaient également différents par la nécessité d'une post-combustion en vol supersonique sur l'avion soviétique.
Le X-43A expérimental "hypersonique" de la Nasa (ci-dessus) a atteint Mach 9,6 le 16 Novembre 2004. Le réacteur est sous le ventre du fuselage.
Ci-dessous, on voit la taille minuscule de la machine, fixée à la pointe d'une fusée-booster Pegasus, elle-même portée par un B-52.
Le "scramjet" est un réacteur sans pièces mobiles: il utilise l'air entrant à haute vitesse et haute pression pour brûler le carburant et créer une force propulsive.
Il est fascinant de constater que la mise au point d'un tel "véhicule" d'avant-garde dépassant 10.000 km/h se fait encore aujourd'hui avec des rivets, des écrous,
et en utilisant un B-52 "de collection" puisque développé au début des années 50. Les fils posés au sol, les cales à la peinture écaillée, le modeste meuble à roulettes
et la table probablement empruntée à un bureau voisin, et sur laquelle des plans sont déroulés, tout cela suggère bien l'esprit d'urgence, d'improvisation et de création
de "quelque chose qui n'existait pas avant", cet extraordinaire phase d'exploration par l'homme d'un territoire neuf, inconnu, irrésistiblement attirant.