AUTODROME Cannes  

ASTON MARTIN

DB4

1960

 

L’automobile de Grand Tourisme est un objet paradoxal.

A l’apogée de cette lignée qui compte fort peu d’élues, toutes ne sont pas célèbres au sens ou l’entend le grand public… Le spectacle n’est pas ce que recherche l’élite des possesseurs de classiques, au contraire. Un plaisir secret, ou sans clameur excessive, est souvent celui des princes.

 

Dans le nom Aston-Martin, résonnent encore, depuis le milieu du XXème siècle, les batailles au petit matin sur la piste du Mans, le grondement des six-cylindres arrachant par fraction de seconde, la victoire sur la rivale italienne ; il y a aussi des battements de cœur lorsqu’on enfilait les gants de cuir fin avant de poser ses mains sur le volant, il y a de la noblesse et du style. Tout cela, mais pas seulement. Aston-Martin est un territoire ou se rejoignent ceux qui rêvent d’absolu. Or l’absolu est presque toujours à la naissance d’un objet d’art, la source, l‘épure initiale. C’est cela qui rend certains modèles intouchables et les place à part.

 

 La DB4 appartient à cette chevalerie des Grand Tourisme qui ne se complait pas dans la facilité : la sobriété, la presque nudité formelle  dépasse les critères ordinaires. C’est un crayon à mine de plomb, et nulle machine, qui a enfanté ce profil, ce presque rien en équilibre entre une volupté contenue, et la tension exigée de l’aluminium.

 

Depuis l’arrondi des feux, dont les ailes semblent sourdre comme du métal en fusion, jusqu’aux lames verticales des lumières arrière, l’objet atteint au sublime dans la netteté, la probité du dessin. Beaucoup d’autres stylistes auraient ajouté, alourdi, orné - mais l’œuvre est ici parfaite. Elle contient, ou plutôt évoque, une quantité de variations comme un thème musical que le compositeur développera.

 

Cette merveilleuse Aston Martin DB4 a fait le bonheur, durant une vingtaine d'année,  d'un amoureux de l'automobile, pilote de courses, sur tous les circuits du monde en Formule 1 et aux 24 Heures du Mans, il l'a fait entièrement restaurée avec sensibilité. Les numéros de châssis, moteurs, et boite de vitesse sont conformes à sa fiche d'usine. Les exemplaires livrés d'usine en volant à gauche, et européens, sont rarissimes. (seulement une quarantaine de DB4 série 2, furent construites en volant à gauche). Cette DB4 de 1960 fut vendue neuve par le fameux Garage Mirabeau à Paris.


 

Ce tableau de bord fait rêver les passionnés d'automobiles depuis des décennies, le sentiment, à l'intérieur de l'habitacle est fort et envoutant, le petit pommeau en bakélite tombe parfaitement sous la main, les changements de vitesse, ponctuant les montées en régime du six cylindres procurent une satisfaction mécanique difficile à décrire.. L'heureux conducteur  et ses passagers entrent dans l'univers Aston Martin des années soixante, celui des GT les plus exclusives et les plus raffinées du XXème siècle.  

             

   La voiture est totalement restaurée, sans que cela ne paraisse, le parfum de l'époque et le passage du temps restent palpables.

L’observation attentive de la DB4 offre - à ceux qui la méritent - une révélation esthétique, et mécanique, bien loin du commun. On demeure empli d’une forme de joie. Comme si le temps s’était posé, apaisé, et que le bruit de fond mondialisé du « mieux », du « plus », s’effaçait laissant place à un accord final, un point d’orgue. Une telle automobile ne s’adresse pas à tout le monde. Encore n’en reste-t-il que quelques-unes. Celle  que nous proposons est magnifique.


          

ASTON MARTIN  DB 4

1960

PRIX : trop tard

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