LA DYNASTIE 250 GT FERRARI

 

Aucun moteur n'a remporté autant de succès en compétition et en même temps acquis autant de prestige en Grand Tourisme que le fameux moteur V12 Ferrari  "Colombo".

C'est une véritable dynastie mécanique qu'Enzo Ferrari fonda en développant la création originale de l'ingénieur Gioacchino Colombo. 

La lignée débute avec le type 125 V12 de 1,5 litre - le plus petit V12 Ferrari de l'histoire. Elle se poursuivit avec son évolution à 2 litres victorieuse aux Mille Mille en 48, et que Luigi Chinetti allait mener à un doublé de victoires en 49: Le Mans et Mille Milles. Immédiatement, cette voiture de course fut vendue en version Grand Tourisme.

Ces victoires sont les fondements de la légende de la plus célèbre marque du monde, Ferrari... En effet, par augmentation de l'alésage, ce même bloc V12 connut son apogée avec le légendaire moteur 250 V12 de 3 litres (dit "250", car sa cylindrée unitaire est 250 cc).

Ce moteur équipa rien moins - entre autres  - que la 250 Testa Rossa, la 250 GT Châssis Court, la 250 GTO, la première 250 LM, et la 250 P victorieuse aux mémorables 24 H du Mans 1963, où les Ferrari équipées de ce V12 trustaient les quatre premières places. Ce même moteur 250 avait déjà remporté un triplé au Mans en 61 et un doublé en 60 !

De plus, cette même année 60 vit les trois premières places GT raflées par les 250 GT châssis court...

Quant à la 250 GT Berlinetta châssis long, elle remporta, parmi ses innombrables succès sportifs, trois triplés consécutifs au Tour de France (57à 59), dont le nom allait rester lié à ce prodige mécanique que fut le moteur Colombo 250 V12.

Une telle domination d'un moteur au niveau mondial en Prototype et GT ne s'était jamais vue et n'a jamais été réitérée depuis. C'est cette mécanique prodigieuse, quasiment invincible, qui est le coeur même de la célébrité de la marque Ferrari. Un peu comme pour la Bugatti Type 35, le petit nombre de Ferrari 250 de course et de Grand Tourisme encore en existence place ces automobiles au plus haut de l'échelle de valeur et d'intérêt historique.

 

Le moteur "250 Colombo" (3 litres V12) ici sur une 250 GTO.

 

 

John Surtees au volant de la 250 P aux 1000 km du Nürburgring qu'il remporta en 1963.


LES "250" : LES PLUS MYTHIQUES DE TOUTES LES FERRARI

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Le moteur V12 3 litres type 250 MM  victorieux au Mille Milles 1952 fut le premier de la dynastie des Ferrari 250 de route et de course. Il inaugura le rapport alésage/course de 73 X 58,8 mm, soit 250 cm3 de cylindrée unitaire et 3 litres au total, des dimensions qui allaient s'inscrire dans la mythologie automobile pour l'éternité. 

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Le moteur 250 MM (gauche) et le célèbre Testa Rossa, aux couvre-arbre à cames rouges.

La berlinette 250 Mille Miglia carrossée par Pinin Farina présentée au Salon de Genève 53, allait donner naissance aux plus fascinantes Ferrari de Grand Tourisme, toutes imprégnées des gènes de la compétition. 

La généalogie se poursuivra sur des bases identiques de châssis et de moteur avec la 250 GT Berlinette "Tour de France". Plus tard, la 250 Châssis court et la 250 GTO allaient consacrer l'incroyable domination des Ferrari 250 en Grand Tourisme.

 

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La marche triomphale du 3 litres Colombo: 250 Berlinetta Competizione Tour de France, 250 GT châssis court et 250 GTO.

 

Les avantages techniques de ce moteur 3 litres V12 sur les autres moteurs de l'époque étaient notamment : vitesse linéaire des pistons modérée, grâce à des cotes "super-carrées" (c'est à dire alésage supérieur à la course), centre de gravité plus bas, et bloc en V à 60°  entièrement en alliage léger, muni d'un arbre à cames en tête pour chaque banc de cylindres. Ce moteur s'avéra non seulement très puissant (jusqu'à plus de 100 chevaux au litre) mais exceptionnellement fiable et endurant.

Ses caractéristiques fondamentales étaient si parfaites qu'elles restèrent inchangées au fil de vingt années de développement et de triomphes en compétition du moteur "250"...

Parallèlement à la course, Enzo Ferrari produisait des Grand Tourisme, selon le principe "vendre les voitures qui remportent les courses pour payer les ouvriers qui les fabriquent". C'est donc à peine modifiés que, durant cet âge d'or, les moteurs et châssis de course étaient livrés aux carrossiers, notamment Vignale, Touring, et Pinin Farina, qui a l'époque habillaient les GT à l'unité. 

Ci-dessous, cette extraordinaire vue d'un atelier chez Ferrari en 1949 montre au fond la barquette victorieuse aux Mille Milles, et plusieurs coupés carrossés par Allemano, Touring et Vignale. 

 

Cette proximité très étroite, pour ne pas dire fusion, entre modèles compétition et client s'est poursuivie jusqu'au début des années 60, avec les 250 GTO et 250 LM, les dernières Ferrari de toute l'histoire de la marque qui furent à la fois vendues à des pilotes et écuries en vue de compétitions (avec un succès éclatant), tout en étant homologuées pour une utilisation sur route.

 

La fondatrice : la 250 MM Berlinetta Pinin Farina, en course au Nürburgring (à gauche) et un exemplaire parfaitement restauré à droite.

 

Durant cette douzaine d'années miraculeuse, l'artisan de Modène imposa grâce à l'incroyable efficacité du V12 Colombo 250 la supériorité de Ferrari sur tous les circuits du monde, et fit de ses Grand Tourisme 250 GT les plus convoitées de toutes les voitures, les célébrités faisant des pieds et des mains pour obtenir l'une des pièces d'horlogerie du génie italien.

Au coeur même de la légende Ferrari se trouve donc ce moteur 250 dont le palmarès est à proprement parler incroyable: 9 victoires au Tour de France, 4 au Mans, 4 aux Mille Milles, 6 à Monza, 5 aux 12h de Sebring,  4 au Tourist Trophy, 3 aux 1000 km de Paris, 2 aux 9 h de Kyalami, 2 aux 12h de Reims, 4 aux 500 km de Spa, 3 Championnats Internationaux Constructeurs Grand Tourisme successifs...La 250 GTO a conquis par son palmarès unique le titre de voiture de collection la plus chère du monde (environ 6 Millions d'Euros / 38 MF).

On comprend que les modèles Ferrari de Grand Tourisme 2 places correspondant aux machines de course de cette période soient évidemment aujourd'hui ardemment recherchées par les collectionneur et les passionnés du monde entier. 

Voici un tableau de tous les modèles Ferrari 250 indiquant l'ordre de grandeur des prix sur le marché :

 

Compétition: Année Production Prix approximatif  

 

 

 

 

 

 

 

 
Grand Tourisme 2 places: Année Production Prix approximatif
250 S 1952 1 inestimable 250 Mille Miglia 1953-54 18 1 M Euros
250 Testa Rossa 1957-59 24 inestimable 250 GT Europa 1954-56 36 500.000 Euros
250 GT Berlinetta Competizione Châssis long (TdF) 1956-59 84 1,5-2 M Euros 250 GT "Boano/Ellena" 1956-58 143 200/300.000 Euros
250 GT Spyder California 1957-62 89 800.000/1M Euros
250 GT Châssis court (Competizione) 1959-63 54 1,5-2 M Euros 250 GT Coupé Pinin Farina Châssis long 1958-60 351 150.000 Euros
250 GT Cabriolet Pinin Farina Châssis long 1958-62 237 250.000 Euros
250 P spyder 1963 3   250 GT Châssis court (route) 1959-63 92 1 M Euros
250 GTO 1962-64 31 inestimable 250 GT/L dite Lusso 1962-64 351 280.000 Euros
250/275 LM 1963-65 34 6 M Euros        
               
Production totale :  

231

  Production totale  

1317

 

 

Depuis la 250 MM jusqu'à la 250 GT Lusso, Ferrari ne vendit que des coupés 2 places à la mécanique et au châssis quasiment identiques à ceux des Ferrari de course, et donc intégralement conformes à son identité sportive. On estime que sur 1317 exemplaires des divers modèles 250 GT fabriqués, il n'en reste aujourd'hui (en état de fonctionner et authentiques) que 500 environ...

Les 250 sont la part la plus noble de la légende de la marque, c'est pourquoi ces modèles rarissimes suscitent la convoitise des connaisseurs : avec leur  moteur de course mythique, à peine dompté pour la route, elles sont très proches des Ferrari de course, les plus célèbres de toute l'Histoire de l'automobile.

C'est la raison pour laquelle, à une exception près, tous ces coupés deux places Ferrari 250 GT valent aujourd'hui nettement plus du million de Francs (200.000 Euros ou davantage). Les modèles 250 qui restent encore accessibles sont donc une aubaine incroyable et sont activement recherchés.

Les seuls modèles au-dessous de 300.000 Euros (environ 2 MF) sont les 250 Boano / Ellena, les 250 GT Lusso et les Coupés et Cabriolets 250 GT PininFarina. Elles  sont encore dans une certaine mesure abordables pour les collectionneurs avisés capables de saisir leur intérêt et leur importance historique. Cela ne durera évidemment pas.

Avec son V12 type 128 identique à celui des 250 GT Tour de France de course, la 250 Pinin Farina représentait à l'époque de sa production, la plus haute expression du Grand Tourisme : signée Ferrari, carrossée par PininFarina et motorisée avec le bloc des plus fabuleuses voitures de course de l'Histoire.

En étudiant le marché, on constate que tous les modèles 250 deux places - tous fort rares - ont à juste titre augmenté de valeur jusqu'à devenir presque inabordables aujourd'hui...

Et surtout, il est maintenant notoire que les cabriolets représentent "la crème de la crème" des Ferrari de collection. Le plus connu, la California atteint le Million d'Euros, à juste titre. Même des cabriolets bien plus récents et moins rares, comme les 275 GTS, les Daytona, sont également incroyablement recherchés.

Or un seul modèle "classique", appartenant à la lignée 250, la 250 GT Pinin Farina Cabriolet, au châssis et au moteur identiques à la California, est encore aujourd'hui abordable dans ce "saint des saints" des plus désirables autos de collection.

Une étude objective de ces modèles 250 démontre que la valeur de ces quelques Ferrari deux places des années 50-60 encore accesibles est actuellement une opportunité d'investissement incomparable, car nous assistons à une correction des prix à la hausse, qui est déjà en marche.

S'approprier une telle pièce est encore possible, mais la hausse est inéluctable.

Rappelons qu'à partir de 1960, tout changea : Ferrari misa sur la 4 places 250 GT/E (en fait une 2+2). Cette nouvelle approche aura un succès commercial, mais ce modèle s'éloigne du caractère radical des Ferrari dérivées de voitures de course. Ferrari entrait dans une autre ère, orientée vers la fabrication en série - certes limitée -, et rompait avec la tradition des GT issues de modèles de course, qui fit la gloire mondiale de l'orfèvre de Modène.

Les Ferrari propulsées par le moteur "250 Colombo" ne seront plus jamais égalées dans l'histoire et les modèles équipés de ce V12 3 litres ne resteront disponibles qu'en un nombre d'exemplaires incroyablement limité.

Le V12 Ferrari évoluera ensuite en 3,3 litres (la 275 GTB, aujourd'hui côtée autour de 400.000 €uros), puis en 4 litres et 4,4 litres, et restera le symbole même de la plus sublime mécanique jamais créée - légende unique dans l'histoire de l'automobile, fondée sur le bloc "250" voulu par Enzo Ferrari et dessiné par l'ingénieur Colombo.

"Gioacchino Colombo me ramène au temps où il fallait vendre la voiture gagnante pour payer les ouvriers. Il reste dans ma mémoire, et dans ma pensée reconnaissante, comme l'homme engagé et capable qui a interprété mes rêves d'enfant, en donnant une forme et une voix à une mécanique nouvelle qui a engendré Ferrari".

(Enzo Ferrari).

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