BENTLEY

Empress II (two-door FH Coupé, Hooper, 1990)

Ce modèle plus que rare ressuscite une tradition séculaire - il en est peut-être le point final puisque Bentley a été racheté par Audi : celle des carrosseries spéciales de luxe, réalisées à l'unité sur la base d'automobiles Bentley.

L'Empress (impératrice, en anglais), deuxième du nom, est un coupé deux portes quatre places rapide de haute lignée qui été conçu et construit sur une base structurelle de Bentley Turbo R modèle 1986, d'une puissance de 400 chevaux, et carrossé par la légendaire firme Hooper (*). La construction s'étendit de 1988 à 1990.

Trois seuls exemplaires de ces coupés exclusifs à hautes performances on été réalisés, dont un en conduite à droite, fini en bleu roi et un autre en rouge à conduite à gauche. Chacun est différent des deux autres par certains détails. Celui que nous présentons, exécuté en conduite à gauche, appartient à une famille princière (l'une des deux autres fut réalisée pour l'Aga Khan, la troisième pour l'Emir de Bahrein) qui bien entendu en a été seule propriétaire depuis la fabrication de cette automobile, qui n'a couvert que 7100 kilomètres. Autant dire qu'elle est neuve.

Le prix original de ces modèles au moment de leur livraison, confidentiel du fait de l'identité des commanditaires, est maintenant connu pour celle-ci: 400.000 £ (environ 3,7 Millions de F de l'époque ou 560.000 Euros).

 

 

L'Empress II succède naturellement à un autre célèbre modèle signé Hooper, la première Bentley Empress (ci-dessous, exemplaire de 1956) qui reste un exemple magnifique du style de ce carrossier, associant une impression de force et de dignité, sans ostentation, et caractérisé par un train arrière presque effacé, à peine esquissé, comme si la partie habitable du véhicule flottait sur un coussin d'air.

 

 

La Bentley Hooper Empress II, est dérivée de la puissante Turbo R, qui, rappelons-le a battu plusieurs records de vitesse peu après sa présentation, grâce à ses caractéristiques hors du commun : son moteur V8 de 6,7 litres à double turbo-compresseur développe près de 400 chevaux, et 750 mN de couple dès 2000 t/mn. Il peut emmener à 250 km/h quatre passagers dans un voluptueux confort. La sportivité n'est jamais oubliée dans une Bentley: les 100 km/h sont atteints en moins de 6 secondes.

Cette version Hooper est ainsi sans aucun doute d'une des plus originales, riches et rares Bentley de l'époque contemporaine. Le traitement de l'habitacle est conforme à la réputation de Hooper, avec le bois précieux généreusement utilisé - notez par exemple les panneaux de porte pleine hauteur - mais dans un style toujours noble et réservé, tandis que la prodigieuse force silencieuse du moteur se manifeste dès que le conducteur le souhaite.

Le dessin de la carrosserie, dans le droit-fil de la tradition sportive de la marque, combine noblesse d'allure et performance : l'aérodynamisme y est plus soigné que dans la version initiale, aussi bien pour la performance que pour le silence à haute vitesse.

Voici ce qu'écrivait disait un commentateur britannique à propos de cette mécanique:

"The Turbo R was more than an over-powered luxury conveyance. Bentley's designers created a high performance carriage worthy of the Bentley wings and with its exemplary heritage it would convey adults, rapidly and competently across great distances at politically incorrect speeds. In 1987 a Turbo R set fifteen British records for an hour at speed, beating by 8mph the previous records set by a Lamborghini Countach. The Turbo R will launch its 2.5 tonnes to 60 mph in under 7 seconds and will surpass 100mph in less than 20 seconds, accomplishing these feats in the comforts of Connolly leather, Wilton wool carpet and hand-polished walnut, with cocktail tables for those not designated drivers. W.O. Bentley would have been proud.

On the motorway it will effortlessly humble supercars with quiet and understated elegance."

Il est de tradition historique que plus une Bentley est rare et sportive, plus elle acquiert le respect et l'affection des véritables amateurs. Les coupés puissants et les cabriolets sont toujours les versions les plus recherchées par les amateurs. Par surcroît, la réputation de Bentley s'est bâtie sur une extraordinaire suprématie en course (cinq victoires au Mans entre les deux guerres, dont 4 successives...), ce qui confère à tous ses modèles plus sportifs, les coupés en premier lieu, une légitimité fondée sur la légende de Sir Owen Bentley.

 

Bentley "4 1/2" à compresseur : déjà 160 km/h en 1929 (190 en version d'usine).

 

En présence de cette automobile, physiquement impressionnante et extraordinairement fabriquée à la main (aucune pièce de carrosserie n'est commune avec une autre Bentley), on ne peut éprouver que de l'admiration devant la majesté et la puissance sereine qui en émanent. C'est bien plus qu'une machine, et cependant elle n'appartient pas non plus au règne animal : en vérité, on a l'impression un peu irréelle de rencontrer une sorte de prodige, une force de la nature.

Le talent d'orfèvre et le long travail des artisans, conjugués au glorieux passé de Bentley, culminent dans une oeuvre qui n'aura plus jamais d'équivalent, puisque la marque Bentley originelle - celle qui désignait un très prestigieux fabricant indépendant, puis associé à Rolls-Royce - a disparu, ce nom étant est maintenant une des branches du Groupe Audi-Volkswagen.

Il serait futile d'énumérer les aménagements raffinés de ce coupé-limousine, dont pour certains amateurs, la fragrance de l'habitacle à elle seule, mêlant les senteurs des peaux de la meilleure qualité et de discrets parfums de bois et vernis, de laine vierge, suffirait à commander l'acquisition. Le toit vitré laisse passer une lumière douce, l'installation haute-fidélité est proche de la perfection, et la rumeur fiévreuse du monde extérieur est tenue à distance raisonnable: tout un art de vivre, symbolisé par le bar disponible à bord, aux carafes en cristal et accessoires d'argenterie Asprey.

PRIX: 130.000 € [OPTION]

 

Les deux autres Bentley Hooper Empress II. De l'extérieur les différences portent sur les roues, feux, pare-chocs et rétroviseurs. (photos d'archive).

 

A propos du carrossier Hooper :

"Hooper was, quite simply, the best; in any discussion of Britain's top coachbuilders it was not simply on everyone's list, it was at the top - possibly for elegance of line, probably for quality of workmanship, certainly for an unequalled combination ; the epiphets most frequently applied would have been dignified or elegant. Nothing was too much trouble to satisfy the whims of a customer. But as for cost...."if you have to ask the price, you can't afford it".

Hooper, perhaps more than any other coachbuilding firm, founded its reputation on royal patronage. With almost a century of experience, Hooper bodied its first horseless carriages before 1900 and its first motor car for the British royal family, a Daimler, for King Edward VII in 1904. By this time Hooper had established showrooms at the top of St James' in London and its Chelsea factory was the biggest of its kind in London.

Between the two world wars, Hooper constructed limousines, landaulettes, broughams, sedancas, saloons and coupes with much success. Increased demand led to a second factory in West London, so that in the peak year of 1936 over 300 bodies were produced (a seemingly miniscule number by today's standards, but huge by the standards of bespoke coachbuilders). As the "Times" said at this time, Hooper's list of royal and distinguished patrons was "unequalled by any other coachbuilder in the world", including as it did the Emperor of Japan, the King of Egypt and the Shah of Persia.

In 1938 Hooper purchased the prestigious firm of Barkers from the receivers and during WWII was itself bought by the BSA combine, which included Daimler cars, then the holders of the royal warrant for motor car manufacture and on which chassis Hooper had built many cars. There now followed a a period in Hooper's history which was even more glamorous, although perhaps slightly less dignified. At successive London motor shows in the early 1950s, one of the star attractions would be the latest Docker Daimler, designed for Lady Docker, wife of the BSA chairman, by Osmond Rivers, Hooper's chief designer. At a time of grey, post-war austerity the coachwork was sure to contain some outrageous, attention-grabbing feature such as gold plated fittings or zebra skin upholstery designed to attract maximum press coverage.

Despite technical advances and River "New Look" or "Empress Line" being the dominant style in British coachbuilding from 1948, when Hooper learned from Roll-Royce in 1959 that the successor to the Silver Cloud would not have a chassis, it realised that its era of traditional coachbuilding had come to an end. It continued to provide services and spares until 1970, when it was appointed a R-R distributor. In 1981 it became an officially approved R-R coachbuilder and underwent a rebirth, creating a series of limousines and 2 door coupes which rivalled in exoticism and extravagance any coachwork of Hooper's halcyon days. Most recently it merged with the old established dealer Jack Alpe to become Hooper Alpe Ltd.

 

Son histoire résumée:

Fondé en 1807, Hooper doit sa renommée à sa clientèle royale. Avec derrière elle une centaine d'années d'expérience de la carrosserie - carrosses et voitures à chevaux - , Hooper sut parfaitement s'adapter à la technique de l'ère automobile.
Entre les deux guerres, Hooper était le plus important exportateur de carrosseries spéciales pour automobiles de luxe. Parmi ses clients, on comptait l'Empereur du Japon, le Roi d'Egypte et le Shah de Perse. La liste des acquéreurs illustres et royaux de Hooper était,  pour citer le London Times de l'époque, "plus longue que celle de n'importe quel autre carrossier du monde".

Au cours de la deuxième guerre mondiale, la compagnie fut absorbée par BSA (Birmingham Small Arms), et elle entra ainsi en relation avec Daimler, qui faisait alors partie de BSA. Après la guerre, Hooper reprit ses activités de carrossier, et continua à travailler sur des châssis Daimler, Rolls Royce et Bentley. L'une des oeuvres majeures de Hooper à cette époque est la fameuse ligne " Empress ", qui se caractérisait par des roues avant dégagées et des roues arrière masquées.

Mais la demande pour des carrosseries de luxe se faisait rare, et la firme, après une ultime présence au salon de Londres de 1959, cessa de présenter des automobiles. Après une longue période de sommeil durant laquelle l'entreprise exerça son expertise principalement à la réparation de voitures et carrosseries spéciales, et plusieurs changements de propriétaires, des carrosseries Hooper furent de nouveau commercialisées à partir des années 80, sur base Bentley Turbo R (Empress II et Two-Door Coupé).

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